Le calme qui règne d’habitude à Bonapriso est perturbé par des sonorités artistiques des quatre coins du Cameroun. Du «Ngoso» au makossa, en passant par le «Ben sikin», le public est servi. Le bruit des percussionnistes a bercé les oreilles des mélomanes qui s’y aventurent depuis le jeudi 9 décembre dernier. Le groupe «malodi ma Ngoso», a ainsi pu balader les spectateurs sur son large répertoire musical. Le restaurant la «Mandarine» de Bonapriso accueille la première édition de «l’African mask night» qui va s’achever le 15 décembre prochain. 66 toiles d’artistes plasticiens, accrochés sur les murs dudit restaurant, accueillent dès l’entrée. Dione Wilson, promotrice de «L’africain mask night» fait ses premiers pas dans l’événementiel à Douala. Propriétaire de la galerie Loraga, «la cour des artistes», située au carrefour de l’armée de l’air à Bonapriso, Dione Wilson vient d’offrir un nouvel espace d’expression aux artistes musiciens et plasticiens d’Afrique. «Ce concept vise à promouvoir les danses africaines, les masques et costumes, la musique, mode et l’art plastique. Je souhaite donner plus de visibilité à ceux des danseurs qui veulent faire de la danse leur profession», explique la promotrice de l’African mask night.
Des groupes de danses venus d’horizons divers ont presté et entretenu le public durant des longues heures. Gustave Mintamack percussionniste et sa danseuse, sont les premiers à rentrer dans la danse. Aidé d’un tambour, d’une flûte et de la gestuelle, Gustave Mintamack va servir la musique dite contemporaine aux mélomanes. S’était sans compter sur ce qui allait suivre. Nambe Epée, chanteur principal du groupe «Malodi ma Ngoso», qui signifie les salives perroquet en langues Duala ont contribué à mettre plus d’ambiance. Les amoureux de la tradition Sawa ont pu découvrir les talents que regorge le pays. «C’est un travail de conceptualisation de l’instrumentalisation de la musique qui a duré 10ans. Nous avons une approche qui développe le matériel traditionnel pour faire de la musique. C’est une formalisation qui tend à être moderne du fait de l’outil moderne qui aide à harmoniser nos chansons. Nous sommes des chanteurs engagés», confie le chanteur du groupe Malodi ma Ngoso.
Ils se sont servis de leurs chansons pour exprimer les regrets du peuple. «Des remarques critiques qui ne proposent pas forcément de solutions, mais ouvre des pistes de réflexions de notre condition de tous les jours. On parle de l’engagement personnel. Il y’a pas mieux que la scène pour exprimer tout cela», poursuit Nambè Epée. La complicité entre les différents membres de ces groupes de danses, a régalé le public. La lueur de l’espoir et du changement se retrouve dans les toiles exposées à ce festival. Des duels de percussionnistes, des danses tropicales, des costumes traditionnels, maquillages africains sont autant de points qui vont meubler ce festival du 9 au 15 décembre 2010.
Aristide Ekambi