Vous écumez les scènes. Doit-on penser que vous poursuivez la promotion de votre album ?
Du tout, je ne suis plus en promotion. Je peux dire que désormais, ces déplacements me permettent tout simplement de jouir des retombées du travail que j’ai eu à effectuer. Nous commençons en fait à récolter les fruits de cette aventure qui dure déjà un an car, comme vous l’avez noté, c’est depuis un an que mon album est sorti. Le 15 août 2008.
L’album qui a timidement été accueilli a fini par être adopté du public. Quel est le principal de message que vous avez voulu passer ?
Deux messages principalement: un spirituel et un de société. Dans la chanson, «je ne mourrai pas», je veux dire qu’avant la justice des hommes, il y a la justice de Dieu qui est la vraie justice. Parce que les humains se trompent à un moment et pensent qu’ils peuvent aller au-delà de la volonté de Dieu. Ils se disent qu’ils peuvent détruire ce que Dieu a construit. J’ai voulu dire à toutes ces personnes négatives qu’après leur justice, il y a la justice de Dieu. Ensuite, il y a un message de société dans lequel je m’adresse aux enfants démunis, aux orphelins ; je les appelle à cultiver l’effort. Quand on est patient, quand on a de l’humilité, on finit par devenir un homme. C’est ce message que je veux leur passer.
En écoutant vos textes, on a l’impression d’avoir à faire à un être narcissique ?
Je ne suis pas du tout narcissique. Victor Hugo disait, quand je parle de moi je parle de vous ? Aujourd’hui, je suis comme un miroir. Je ne peux pas parler de Séraphin parce qu’il n’est pas connu. Dans une de mes chansons, je dis «j’ai même négocié pour qu’il parle de mon voisin ils ont refusé». Je suis vendable. Je parle de moi parce que je suis déjà connu. Beaucoup de personnes s’y reconnaissent à travers ces histoires que je raconte. Si je parlais d’un inconnu, je ne pense pas que le message passerait de la même façon.
Avez-vous vraiment l’impression que les gens prennent le temps d’écouter les textes ?
Oui je le pense. Je peux même dire que j’ai emmené beaucoup de gens à changer. Il y a des gens qui me demandent de venir dans leurs villes respectives parce que le message que je leur ai passé, ils l’ont compris. Un gardien d’immeuble à Washington, par exemple, m’a dit que lorsqu’il écoute ma chanson, «Kirikou», cela lui donne la force de travailler. Les ivoiriens m’appellent pour me dire leur satisfaction. Le message passe il réveille les consciences. C’est l’un des objectifs que je me suis fixé en me lançant dans la musique. Je suis le libérateur de conscience et non Jésus-Christ. «Kirikou» par exemple, est devenu comme le slogan. Il y a tout un message avant lui mais les gens ont laissé tout cela pour se focaliser sur Kirikou. Cette chanson est divine. Il y a tout dans cette chanson.
On sait que la distribution n’est pas évidente en Afrique. Comment vous organisez-vous pour que l’on retrouve vos albums dans la plupart des capitales ?
Il faut dire que la distribution en Afrique ne vaut pas la peine. La contrefaçon a envahi le continent. C’est un peu compliqué au Gabon ou au Benin de trouver les disques originaux de Longuè Longuè. Au Cameroun déjà ce n’est pas possible. Ce ne sont pas seulement les œuvres artistiques qui en sont victimes. Plusieurs domaines de la vie camerounaise sont menacés par la contrefaçon.
Propos recueillis par D.E.