Les nouveaux habits du «Kolatier»

Le marché des musiques d’Afrique s’ouvre à Douala du 17 au 20 novembre en marge de la réunion du bureau exécutif du Conseil international de la musique....

Qui veut aller loin ménage sa monture. L’aphorisme est bien perçu au sein du staff managérial qui pilote la cinquième édition du «Kolatier» encore appelé «le marché des musiques d’Afrique». A juste titre, il a convié les Hommes de média mercredi 15 septembre 2010 à un échange sur les contours de l’acte V d’un évènement culturel biennal qui a pignon sur rue dans la capitale économique du Cameroun. Après quatre éditions aux bilans mitigés, le «Kolatier» qui jusque-là renvoyait à «la bourse aux spectacles d’Afrique centrale» a opéré une mutation conceptuelle. Luc Yatchokeu, son promoteur, n’est pas passé par quatre chemins pour décliner les motivations qui ont sous-tendu cette mue. Pour lui, tout part d’un constat effarant : lors de nombreuses rencontres culturelles internationales, les spectacles issus de la sous-région Afrique centrale sont rares quand ils ne sont pas supplantés par des productions abondantes issues de l’Afrique de l’Ouest. Pourtant, l’Afrique centrale est un vivier majeur de la création artistique.

Pour permettre aux diffuseurs, aux producteurs du Nord de sélectionner des créations musicales d’Afrique, le marché des musiques d’Afrique s’érige comme la plate-forme idoine. Sont concernés par ce marché qui prend pied à Douala, ville ouverte au monde, des distributeurs et éditeurs, des producteurs et managers, responsables de festivals, des diffuseurs, des journalistes et divers réseaux culturels. Le Regroupement des professionnels des arts et cultures d’Afrique centrale (REPAC) via le Kolatier, ambitionne à travers ce concept de «susciter et de soutenir une diffusion régulière des spectacles d’Afrique à travers des festivals internationaux, de professionnaliser et accompagner des jeunes artistes dans l’intégration des circuits internationaux de diffusion et les lieux de formation, de susciter la prise en compte des arts du spectacle dans le processus de développement socio-économique, de favoriser les rencontres et échanges entre les professionnels du Sud et du Nord… »

Douala : carrefour des musiques

Dans cette dynamique, il appert que le marché des musiques d’Afrique voit grand et gros. Il s’agit de donner une place de choix à l’Afrique en général et singulièrement à l’Afrique centrale. C’est en cela que la tenue du «Kolatier » charrie moult enjeux dont les moindres ne sont pas la visibilité accordée à une ville et partant à tout un pays aux potentialités culturelles immenses et les retombées économiques et touristiques d’une telle initiative… Douala sera donc le carrefour économique des musiques d’Afrique. Pour ne pas faire dans la dentelle, les organisateurs du «Kolatier» annoncent une délocalisation. La cinquième édition du marché des musiques d’Afrique migre de l’esplanade de la salle des fêtes d’Akwa pour la Place du gouvernement à Bonanjo. De même, cet autre acte va focaliser uniquement sur la musique. Plus d’espace pour le théâtre, la danse et autres catégories d’art. Le casting des artistes et groupes sélectionnés pour animer et prester au cours du prochain round du «Kolatier» s’est fait sur la base de «la prestation scénique, de la présence vocale, la pertinence des textes …» a précisé Luc Yatchokeu au cours du point de presse qu’il a donné mercredi dernier.

Pendant quatre jours, le «Kolatier» offre une aubaine aux artistes et groupes de se produire et d’exposer leurs talents au public et aux éventuels producteurs. Au programme, des artistes venus de l’Angola (Gabriel Tchiema), du Kenya (Winyo), de la Rdc (Jean Gouballd, Cie Tam-tam), de la Côte d’Ivoire (Yakomin), du Tchad (KKJ), Congo (Calva), de la Rca (Idylle Mamba). Le Cameroun se taille la part du lion avec une dizaine d’artistes. Carole Bakotto dont le nouvel album est annoncé pour bientôt dans les bacs, Wam Kara, Gaëlle Wondje, Sanzy Viany, Alima, Sinclair Gabriel, Z-Yang, Danielle Eog, Black Roots. Au menu des showcases, des expositions dans l’espace marché, des ateliers en faveur des professionnels et journalistes africains, des rencontres de réseaux, la réunion du bureau exécutif du Conseil international de la musique (CIM), la réunion du Conseil africain de la musique (CAM), un symposium sur le thème «la musique au cœur du développement de l’Afrique». L’on espère cependant qu’un réel engouement populaire estampillera d’un cachet particulier une édition du «Kolatier» qui a toujours eu du mal à drainer des foules.


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