Musique/Gospel: Des ténèbres à la lumière

N. Lauretta, habituée de l’émission télé podium de Elvis Kemayo à l’époque, s’est convertie au chant gospel. Après 23 ans dans ce registre, deux albums dans les bacs....

Février 2010. N. Lauretta passe à l’offensive. La promotion au Cameroun de son deuxième album intitulé « A notre Dieu », riche de 10 titres, bat son plein. C’était à la suite de la promotion qu’elle a entreprise aux Etats-Unis où elle réside. Après avoir fait danser les mélomanes et fait vibrer les boîtes de nuit pour les plaisirs de la chair, elle a décidé de se consacrer à l’essentiel, chanter pour Dieu. Non seulement chanter, mais apporter un message d’espoir, un message évangélique pour la transformation des vies. C’est ce qui fait en sorte que l’artiste ne s’est pas lancée dans une production tous azimuts. Elle a pris le temps de comprendre d’abord ce que le message évangélique doit lui apporter.
 

« Je pense que c’est une erreur de passer directement du chant mondain au chant gospel. Ce sont des dérives que nous constatons et la conséquence est que, les sonorités mondaines sont transposées dans le chant gospel. Quand on décide chanter pour la gloire de Dieu et la transformation des vies, il y a un temps que le Saint-Esprit prend pour vous dépouiller, pour vous bâtir et impacter quelque chose dans les vies. C’est cette transformation, ce renouvellement qui permet qu’on soit en phase avec Dieu et que l’on sache ce qu’il attend de nous. Et lorsque nous le savons, c’est à ce moment-là que l’on peut prétendre chanter pour lui », tranche-t-elle. C’est en 2007 qu’elle met sur le marché son premier album consacré à la louange à Dieu. « Laisse-toi trouver par toi » est le titre de cet album aux sonorités particulières, à même de transporter celui qui l’écoute dans des hauteurs de la contemplation. Ce qui produit, à n’en point douter, un véritable rafraîchissement spirituel, surtout que l’auteur manipule aussi bien les deux langues officielles dans ses chansons, l’anglais et le français, mais aussi les langues locales autres que sa langue maternelle.

Inspiration du Saint-Esprit

Et le secret de Lauretta, c’est la mise de la parole de Dieu en pratique. « Lorsque dans une chanson, on dit des choses que l’on ne vit pas soi-même, cette louange est fausse. Elle ne produit aucun effet positif dans les vies. Elle reste un chant mondain, même si l’on y a mis des paroles bibliques. Celui qui chante transmet alors ce qu’il a reçu de Dieu, et contribue ainsi au changement des vies, à leur transformation. C’est là que la louange à Dieu crée la joie en ceux qui l’écoutent et les transportent dans d’autres domaines de vie qui ne sont pas celui de ce monde physique ».

C’est ce qui l’amène à prendre du temps pour la sortie d’un album. Cette louange étant consacrée à Dieu, il est de bon ton qu’il en donne l’impulsion. « Pour la sortie d’albums, je ne suis pas pressée. Je vais au rythme du Saint-Esprit. Les thèmes des chansons sont donnés par le Saint-Esprit. Il y a plusieurs manières de recevoir ces inspirations. Parfois au petit matin, dans la cuisine, au volant de la voiture… Mais généralement, c’est pendant les moments de méditation, de communion avec Dieu », explique-t-elle. Toutes choses qui l’amènent à mettre sur la pochette du Cd «A lui soit la gloire», et de citer le passage d’Exode 31 :3 qui dit que «Je l’ai rempli de l’Esprit de Dieu… Je l’ai rendu capable de faire des inventions»

N. Lauretta commence à chanter à l’âge de 13 ans et est encadrée par l’orchestre de la Garde républicaine de l’époque, l’orchestre de l’Université de Yaoundé, par les artistes musiciens Kembe Mpesauck ou encore Tala André Marie. Après avoir enregistré un 45 tours avec les Bérets verts qui n’est jamais sorti, elle met sur le marché discographique son premier album en 1983 sous le titre « Fiter » en langue bangangté qui veut dire « repos ». Aujourd’hui, en dehors de la musique, N. Lauretta, juriste de formation et ayant enseigné à l’Université de Yaoundé, vit à Maryland aux Etats Unis où elle s’active dans les organisations de la société civile à défendre la cause des femmes maltraitées.

ROBERT NGONO EBODE

 


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