Spectacle : Union de chœurs contre la piraterie

Pierrette Adam’s et le Maréchal Papillon montent sur scène pour combattre le phénomène.
Source, Aic

Le Comité musical de lutte contre la piraterie (Cmlcp) est rentré en campagne depuis mi-mars avec des panneaux géants à différents carrefours de la ville de Douala. Ces panneaux annoncent quatre spectacles contre la piraterie à Douala et Yaoundé, du 18 au 21 mai prochains. Si hier on a vu les concerts de sensibilisation et de mobilisation du Cmlcp se faire avec des vedettes camerounaises tels que Toto Guillaume, Ekambi Brillant, Géo Masso, K-Tino, Marthe Zambo, Beko Sadé et Nicole Mara entre autres, la prochaine sortie est programmée avec deux têtes d’affiche uniquement, mais qui sont des poids lourds de la musique africaine. Il s’agit de la diva ivoiro-congolaise Pierrette Adam’s et son orchestre Les Carterpillars ; et le président du Cmlcp lui-même, Maréchal Papillon, et son orchestre Le Pizza Dance International.

Les spectacles prévus à Yaoundé et Douala seront présentés par le bien connu Consty Eka, attendu au Cameroun à la mi-mai, presque au même moment que Pierrette Adam’s. "La piraterie est un crime économique. La piraterie est un crime contre l’humanité. Mais le droit d’auteur est un droit de l’homme." : tel est le credo du Cmlcp. En effet, les statistiques sont renversantes à la Cameroon Music Corporation (Cmc), société civile nationale de gestion collective du droit d’auteur musical. Selon des sources internes à cette institution, en 2006, aucun musicien camerounais n’a pu vendre 20.000 exemplaires d’album dans un pays de plus 16 millions d’habitants. Une véritable tragédie commerciale, alors qu’il y a une dizaine d’années seulement, plusieurs artistes pouvaient prétendre au disque d’or à la fois, pour avoir tous franchi le cap de 75.000 albums vendus !

Gangrène
Quelques clichés, pour mieux apprécier le mal. Douala, capitale économique du Cameroun, devenue capitale de l’industrie musicale d’Afrique Centrale avec des écuries comme JPS Productions et le Studio Makassi, n’a presque plus de marché officiel du disque. Le marché Congo, situé entre le marché central de New-Bell et le quartier des affaires Akwa, voit ses kiosques à musique mettre la clé sous le paillasson, les uns après les autres : MC Pop Music, Flash Music, Preya Music, Music Stores… tous des grands noms de la vente du disque faisant jadis la pluie et le beau temps sur le plan local, ont fermé boutique pour les uns, ou sont réduits à leur plus simple expression pour d’autres.
A Douala, métropole de plus de 3 millions d’habitants, on ne dénombre plus qu’à peine cinq petites boutiques de vente du disque, où d’ailleurs les téléphones portables et leurs accessoires se disputent les étalages avec les petits et grands noms de la chanson camerounaise et africaine. Au cœur de cette tragédie commerciale et musicale, les survivants, dans leurs progressive agonie, pointent d’un doigt accusateur et impuissant un phénomène pourtant connu de tous : la piraterie.

C’est dans ce contexte que le Cmlcp, association dont l’objet s’énonce dans la dénomination, créée en 2004 par un artiste – producteur (Maréchal Papillon) et un journaliste (Henri Fotso), refait surface pour tenter de relancer le combat qu’elle enclencha voici trois ans et qui semblait s’estomper depuis peu. On se souvient qu’au lendemain de la conférence de presse de la Vallée des Princes à Douala, marquant le lancement de ses activités en 2004, et à laquelle avait pris part l’ancien directeur général de la Cmc Henri Manga Din, des représentants de la préfecture du Wouri et du ministère de la Culture, la Commission nationale de lutte contre la piraterie jadis instituée par le ministère de la Culture avait été ressuscitée, et que le Cmlcp sera également, en 2005 et 2006, sur le terrain de l’éducation et de la sensibilisation au Cameroun, en appui aux actions répressives de la Cmc.

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