Musique : Yaoundé en plein dans le lyrisme

Le baryton Tobias Mbarga a dévoilé sa maestria jeudi dernier à l’hôtel Hilton.
Dorine Ekwè

Alors qu’au camp Aes-Sonel à Essos, les artistes ont souhaité rendre un dernier hommage, ce 21 juin 2007, à l’artiste Ndzang le Zappeur décédé le 3 juin dernier, deux chorales se sont données rendez-vous le même-soir à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Avec elles, le baryton Tobias Mbarga. C’était à l’occasion de la célébration de la fête internationale de musique commémorée dans plusieurs pays.
C’est d’ailleurs avec joie que le public a découvert le talent vocal de ce jeune baryton camerounais, tapissier de formation. Pour l’occasion, il est allé puiser dans ses vocalises pour interpréter "Les contes d’Hoffmann" de Jacques Offenbach, "Don Quichotte à Dulcinée" de Maurice Ravel et Paul Morand, "Jules César" de Georg Friedrich Haenedl, "Le pénitencier" de Johnny Hallyday, "Ekan" de Donny Eldwood et Jacques Greg Belobo… Sur cette scène d’un soir, il a donné à entendre de tout, de toutes les langues.

Bien que les premières interprétations aient séduit le public, ce sont les interprétations de "Le pénitencier" de Johnny Hallyday, "Ekan" de Donny Eldwood et Jacques Greg Belobo, qui ont arraché des salves d’applaudissements au public heureux de ressentir en lui les vibrations de cette voix puissante. Heureux également de retrouver celui qui, au début du mois, a accompagné le jeune contre-tenor Parfait Tsimi Ekani, qui se produisait alors au Centre culturel français François Villon de Yaoundé. C’est donc avec un certain plaisir que l’on a pu mettre à l’épreuve le talent de ce jeune chanteur lyrique, lauréat en 2001 du concours national de chant classique organisé par l’Aguimucla et prix 2006 du meilleur chantre décerné par Guy Epoh.

Ravissement
Une introduction réussie donc pour cette soirée qui s’est poursuivie avec la prestation du Grand chœur classique de la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé, avec leur "Quando Corpus Morietur". Vêtu de blanc et bordeaux, c’est avec solennité que ce groupe composé de 80 personnes et qui s’est spécialisé dans la réhabilitation du chant grégorien et la promotion de la musique classique a interprété "Joyful", un extrait des "Saisons" de l’Autrichien Joseph Haydn. C’est sur un ton haut du "Grand Alléluia" du Britannique d’origine allemande Georg Friedrich Haendel, que le Grand chœur classique de la Cathédrale a quitté la scène accompagné dans les coulisses par un "standing ovation" du public.

Ce qui a apporté de la chaleur dans la salle de spectacle aux coloris chatoyants et a permis l’entrée sur scène de "La voix du cénacle", qui a transporté le public dans un enchaînement mélodieux d’appel et d’évocation au rassemblement. Ensuite, c’est "L’hymne à l’unité", "Désir de paix" et autre "Gloire à Dieu notre Roi" qui ont emmené le public à célébrer le miracle avec le titre "Asimba" repris en fin de soirée, pour le plus grand plaisir des admirateurs de cette chorale créée en 1987 et dont les thèmes sont, dans la plupart des cas, en rapport avec les tribulations de la vie spirituelle, sociale, culturelle et politique.

Quelques hics cependant : La Voix du cénacle s’est produit en play-back, et… sans le professeur Gervais Mendo Ze, son fondateur et non moins maître de chœur ! Mais, le public a quand même semblé satisfait à la fin de ce spectacle organisé par l’Association pour le renforcement des liens économiques et culturels entre l’Afrique et la France (Afec). Laquelle, selon sa présidente Nicole Chabaan Dupuch, s’est fixée comme objectif le "partage des valeurs matérielles et immatérielles".
Le spectacle de jeudi dernier était, en effet, e prélude d’une série de formations dans le chant lyrique. Celles-ci concerneront davantage la technique vocale et s’étendent du 13 au 26 juillet prochain au Centre culturel François Villon de Yaoundé. Jacques Greg Belobo, qui bénéficie du soutien de l’Afec et du Service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France, se chargera de donner le ton.

mboasawa

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