Sus au dénudé

Les boîtes de striptease ont le vent en poupe. Le gouverneur n’est pas content.

Il y a quelques jours, l’un de ces lieux de plaisance a fait sensation en offrant à ses affidés une attraction particulière. Un show particulièrement corsé, avec des filles, « les Amazones », venues du Brésil et de la Roumanie pour rincer les yeux des clients fidèles. Succès garanti ! La saveur exotique ainsi ajoutée à un spectacle qui, de toute façon, n’a pas besoin de forcer pour faire le plein, est venue redonner un coup de fouet à une activité que les autorités administratives de Douala aimeraient pourtant contenir. Lors de sa tournée de prise de contact à Douala, l’attention du gouverneur Fai Yengo a été attirée par le délégué provincial du Tourisme, sur ces établissements qui titillent les pulsions masculines, dérangent la morale et les bonnes moeurs.

A Douala, on en a dénombré pas moins de sept, ces boîtes de nuit dont l’attraction principale est constituée de playmates en show sur un podium illuminé, dévoilant progressivement leurs charmes sous leur jour naturel, au rythme de musiques cadencées. Appelez-les effeuilleuses, stripteaseuses, gogo danseuses. Les établissements de « strip » en tout cas, connaissent un énorme succès depuis plusieurs mois maintenant, avec d’une part des prestations de leurs filles plus professionnalisées, et d’autre part une clientèle qui s’assume davantage. Les boîtes les plus huppées se trouvent pour la plupart à Akwa. Mais on en trouve d’autres à Bessengue, Village, ou Bassa. L’entrée, strictement interdite aux moins de 21 ans (quoique !), est libre. Mais personne n’est dupe. Les consommations y sont obligatoires, dans une fourchette de prix qui, d’un « strip » à un autre, varie entre 1000 et 5.000 F la petite boisson gazeuse. Les règles à l’intérieur sont très strictes, on regarde les filles, mais on n’a pas le droit de les toucher, ni de prendre des images sur un quelconque support. Des petits salons intimes sont aménagés pour ceux qui, intéressés par une fille, souhaitent un numéro privé, avec déshabillage complet et le droit de « palper ». Cela coûte quand même la modique somme de 40.000 F l’heure.

Eric ELOUGA

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