Portrait – Sean Paul.
Un virtuose de la musique au Cameroun.
L’artiste musicien Jamaïcain arrive ce jour à Douala sur l’initiative de Mtn Cameroun pour un concert de grande envergure.
“ C’est vrai que ma vie ressemble à un tourbillon, ce dont je serai bien le dernier à me plaindre. Là, j’ai dormi, j’ai dormi un peu dans l’avion. La veille, je tournais un clip en Californie. Ensuite, on est passé par New-York sans s’arrêter ”, indique Sean Paul Henrique, artiste planétaire, rappeur émérite. Il n’est pas encore au faite de sa gloire, il est en plein envol et il cartonne déjà. Son emploi du temps en témoigne. La preuve, ne jamais dire à un jeune de huit à vingt ans qu’on va rencontrer Sean Paul, il le répétera à un autre qui le répétera à un autre. Le téléphone arabe fera le reste et au final, il faudra affréter des charters, signer des autographes et des dédicaces.
Pour ce public qu’on qualifie de la génération Msn, Sms ou Mms, le chanteur d’origine Jamaïcaine est une icône, un bon gars exégète de la nouba. Son parcours n’est pas du tout une sinécure, son inspiration tirée des expériences éprouvantes, les contingences de la vie, et surtout de la sienne. A 13 ans, Sean Paul voit son père partir pour six ans en prison pour une sombre histoire de stupéfiants. L’artiste s’en souvient, la main sur le cœur. “ Les trois premières années, je n’ai même pas pu le voir. L’absence a été cruelle, surtout qu’à un moment de l’adolescence, celle où on cherche à se construire. J’en ai chialé, et ça m’a fait grandir ”, décrie-t-il. Pour autant, il positive les maux qui jalonnent l’univers juvénile fustige les politiques véreux, déplore la démission des décideurs face aux problèmes des jeunes, s’érigeant à l’occasion comme un exemple à suivre Pour lui, “ la violence et la coque sont des fléaux des ghettos, d’où chacun cherche à sortir, y compris de la pire manière. Comme dans tous les pays du tiers-monde, les politiciens jouent un rôle parfaitement équivoque, troublé par l’ego et la cupidité. Obsédés à l’idée de conserver leur petit pouvoir, ils privilégient une certaine injustice et se soucient peu de la voix du peuple, qu’ils maintiennent dans l’ignorance. En Jamaïque, le taux d’analphabétisme demeure incroyablement élevé et comme partout, le problème repose en priorité sur l’éducation, qu’on néglige au profit d’un obscurantisme qui arrange bien les élites”.
C’est à partir de 1996 que la musique, d’abord hobby, se transforme en gagne-pain dans un pays ou les gens dansent beaucoup. De “ Baby girl ” son premier single sorti en 1996 à “ The Trinity ” son troisième album venu en fin 2005, en passant par “ Dutty rock ” qui vient dans les bacs en 2003 et est vendu à 6 millions d’exemplaires hissant l’artiste à la cime. Il y a aussi “ Stade one ”, son premier album en 2000. A 33 ans, la célébrité et le rayonnement mondial l’emportent-ils sur le chanteur Jamaïcain idole des adolescents ? “ En tant qu’artiste, j’incarne aussi une culture de la flambe dont j’assume les codes, avec ce qu’on peut y percevoir de caricatural. Du coup, il est probable que je ne sois pas pris autant au sérieux que je ne le souhaiterais. Mais cela ne m’interdit pas à faire passer un discours, un message ”. Pour un meilleur suivi de l’artiste, la conférence de presse de Mtn, prévue aujourd’hui à 17h, est reportée à 21h à l’aéroport.