Le retour de l'opération " Epervier "

Assemblée nationale :

Le garde des Sceaux annonce une vingtaine de dossiers en instance et la poursuite de la vente des biens de Titus Edzoa.
Jean Francis Belibi

Pour son retour sur les devants de la scène, Amadou Ali a tenu à faire une entrée remarquée. Répondant à une interpellation du député Undp Amadou Adji sur le problème de la corruption dans notre pays, au cours de la séance de questions orales au gouvernement vendredi dernier à l'Assemblée nationale, le Vice premier ministre en charge de la Justice, s'il a tenu à faire remarquer au parlementaire qu'il y avait eu des modifications sur la question transmise dans ses services, a néanmoins tenu à apporter des réponses à tous les sujets sur lesquels il a été interpellé.
Pour Amadou Ali, la lutte contre la corruption doit se faire dans un cadre légal : " Il s'agit ici d'opérer dans le cadre des lois de la République, de traquer tous les coupables quelqu'ils soient, dans le strict respect de la présomption d'innocence. Il n'a jamais été question d'arrêter de manière impromptue, des personnes innocentes… ". Le Garde des Sceaux a ensuite fait le point de l' " Opération Epervier " sur les quatre affaires concernant notamment le Feicom, le Port autonome de Douala, la Sic et le Crédit Foncier dont il a d'ailleurs annoncé pour bientôt la fin au niveau du Tribunal de grande instance du Mfoundi. Quatre affaires qui selon lui avaient vu l'interpellation de 135 personnes dont deux députés (André Boto'o à Ngon et Edouard Etondè Ekoto) qui s'étaient vu dépouiller de leur immunité parlementaire.

Il situe le préjudice subit par l'Etat dans le cadre de cette affaire à un peu plus de 106 milliards de francs Cfa, même s'il n'a pas pu apporter des précisions sur les sommes déjà recouvrées, se contentant de dire qu'une fois que cet argent sera récupéré, il sera soit reversé au Trésor public, ou alors aux sociétés qui s'étaient constituées parties civiles. Sur les affaires en cours, Amadou Ali a notamment indiqué que " Sur dénonciation écrite faite par les membres du Conseil de la Communauté urbaine de Douala ", une information judiciaire a été ouverte contre l'ancien délégué du Gouvernement auprès de cette institution, Edouard Etondè Ekoto. De même que sur dénonciation de l'Agence nationale d'investigation financière (Anif), et après une plainte de la commune de Yokadouma, " la direction de la Police judiciaire (Dpj) a sur instruction du parquet, ouvert une enquête sur des malversations commises entre 2002 et 2007 à la commune de Yokadouma ". Ce qui a abouti à l'interpellation de Paulin Abono Moampamb, l'ancien maire de cette commune.

Titus Edzoa
A la question de savoir si d'autres coupables de détournements de deniers publics sont en vue, Amadou Ali a révélé qu' " une bonne vingtaine de dossiers sont en phase d'enquête au niveau de la gendarmerie pour des malversations, des prises illégales d'intérêt. Je ne vous dirai pas de quoi il s'agit, ni de qui il s'agit… ", a-t-il martelé.
Sur la complexité des affaires en cours, le Garde des Sceaux a indiqué que les mis en cause ont le droit de faire appel. Ce qui selon lui explique que " l'affaire Edzoa Titus déclenchée en 1997, n'a connu son dénouement que l'année dernière ". Au sujet de l'ancien secrétaire général de la présidence de la République, il a d'ailleurs précisé que la vente des biens de ce dernier allait se poursuivre " jusqu'à ce que l'Etat récupère son dû ".
Sur la fameuse liste de 65 personnes au sujet desquelles des enquêtes auraient été lancées et qui serait partie de son cabinet, Amadou Ali a répondu " C'est trop banal pour que je réponde à une question aussi basse ".

L'autre sujet d'intérêt vendredi après midi aura été l'interpellation du Premier ministre par Hermine Patricia Ndam Njoya de l'Udc sur la culture de la violence qui tend à s'étendre dans notre pays et qui serait surtout le fait des autorités publiques. Marafa Hamidou Yaya, le ministre d'Etat en charge de l'Administration territoriale (Minatd) qui répondait au nom du chef du Gouvernement a ressorti tout l'arsenal législatif mis à la disposition des autorités pour la réglementation de l'ordre public, avant d'indiquer que " Les autorités doivent, lorsque les circonstances l'exigent, recourir à la force publique ". S'il a admis que quelques égarements ont pu être enregistré, le Minatd a récusé l'idée selon laquelle, les autorités administratives sont souvent à l'origine des débordements enregistrés, avant d'indiquer qu'aucune autorité n'a été à l'origine d'un coup de feu mortel, faisant allusion aux problèmes survenus à Abong-Mbang, Kumba et Douala.

mboasawa

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