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Le quartier est plongé dans l’obscurité depuis trois jours.
Hugo Tatchuam (stagiaire)

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Liliane Tchounkeu, 26ans, a été attaquée vers 23h dans la soirée du mercredi 02 Avril 2008 par des individus armés de couteau. "J’étais à l’entrée de ma maison lorsque des personnes ont surgi de la broussaille et m’ont immobilisée avec un couteau", raconte-t-elle, la voix encore tremblotante d’émotion. Les malfrats, après avoir blessé leur victime au bras, ont emporté son sac à main qui, selon elle, contenait une somme de 60.000 Fcfa, des bijoux et un téléphone portable. Liliane Tchounkeu semble néanmoins savoir quelle est la cause de son malheur : l’absence de lampadaires dans les environs.
Depuis trois jours, ils sont en effet éteints, suite à une panne d’électricité qui a plongé tout le quartier New-town aéroport dans le noir. Dans la même nuit de mercredi dernier d’ailleurs, à quelques mètres de là, un individu prénommé Jacques a été attaqué par des malfrats. Ces derniers ont emporté sa moto. Jacques, profondément touché, a poussé des cris qui ont alerté le voisinage. Mais il était trop tard. "C’est à cause de l’absence de lumière qu’ils ont emporté mon engin. Je n’ai pas pu les identifier…", indique-t-il. Plusieurs habitants du quartier ont par ailleurs dénoncé des cas de braquage enregistrés dans différentes maisons d’habitation.

L’électricité a en effet été coupée dans la nuit du mardi 01 Avril 2008 vers 20h, suite à une violente pluie qui s’était abattue sur la ville de Douala. Certaines personnes, apparemment surprises de l’absence de lumière, évoquent d’autres causes. "Les habitants de ce quartier doivent être des sorciers. Pourquoi il y a de la lumière partout sauf dans notre zone ?", s’interroge un sexagénaire assis devant une lampe tempête. Pour d’autres encore, le délestage persiste tout simplement parce que le quartier est majoritairement habité par des pauvres.
Depuis trois jours donc, les populations de ce quartier situé dans la zone de Douala baptisée "village", vivent un véritable calvaire du fait de l’absence de lumière. "Tous mes poissons et mes aliments ont été détruits dans le congélateur", s’indigne une ménagère. Les détenteurs de débit de boisson se plaignent par ailleurs du manque à gagner causé par cette situation. Beaucoup de consommateurs préfèrent aller se désaltérer ailleurs, où ils peuvent trouver de la bière fraîche. Depuis lors dans les domiciles, les nuits sont perturbées par la forte chaleur. Impossible d’utiliser les ventilateurs et autres climatiseurs.