Le conseil d’administration de vendredi dernier à Yaoundé a simplement pris acte de la présentation de la gestion en 2007.
J.B. Ketchateng

Qu’est-ce à dire quand on se souvient que lors de la 27è session du conseil d’administration tenue une semaine plus tôt, le 27 juin, la question de la gestion de la Crtv semblait déjà constituer un obstacle à la clôture du conseil ? " Après la vérification du quorum, le président du conseil a donné la parole au président de la commission financière qui a demandé quelques documents comptables complémentaires, et sollicité un délai de temps supplémentaire afin que son instance puisse finaliser le rapport d’apurement des comptes devant éclairer la décision des administrateurs ", pouvait-on lire dans le communiqué final à cette rencontre.
Les observateurs qui avaient suivi la déclaration du ministre de la Communication également Pca de la Crtv au sortir de cette réunion, au sujet de la nécessité pour la Crtv de s’arrimer au train de la concurrence et d’assainir davantage sa gestion, en avaient conclu que les comptes de l’office ne respectaient point l’orthodoxie de la gouvernance. Une semaine plus tard, les informations complémentaires sollicitées par la Commission financière n’ont donc pas permis aux administrateurs de dire quelle est la sanction qu’ils prononcent sur la gestion de la direction générale qui, malgré la chute drastique de l’enveloppe de la redevance audiovisuelle délestée d’une dizaine de milliards de francs Cfa depuis 2005, continue à faire face à l’essentiel des charges de l’entreprise. Dès lors, estiment des sources dignes de foi au sein de l’office, la non approbation des comptes confirme le conflit des deux têtes de l’équipe managériale : Jean-Pierre Biyiti bi Essam le Pca et Amadou Vamoulké le DG.
Pour autant, apprend-on encore au siège de la radiotélévision publique à Mballa II-Yaoundé, les comptes de la Crtv ont été certifiés par un audit externe qui a relevé des écarts "minimes " dans les comptes. Où est donc passé l’argent qui manque ? Au conseil d’administration, la direction a soutenu la complexité qu’il y avait dans l’arrêt des comptes de cette entreprise, véritable mastodonte disséminé aux quatre coins de la République. Ceci est d’autant plus rendu difficile par le fait que certains des corps métiers au sein de la boîte, les journalistes notamment, expriment plus que de la réticence, à fournir des justificatifs comptables valides. Les administrateurs se seraient également inquiétés de la baisse des recettes de la Crtv marketing and communication agency (Cmca) en 2007, en comparaison avec l’année 2006.
L’absence d’événements sportifs qui attirent les annonceurs –coupe du monde et coupe d’Afrique des nations de football en 2007, justifierait le déclin des publicités. Une nouvelle relativement mauvaise pour l’entreprise qui ambitionne en effet de recruter des cadres et de reclasser une partie de son personnel et d’inventorier son patrimoine. Les recrutements, de sources proches de la direction, s’imposent par l’impératif qu’il y a à palier les carences observées chez les cadres existants spécifiquement dans les services commerciaux, financiers et comptables. Ces opérations sur les ressources humaines ont également été différées par les administrateurs qui ont souhaité ausculter de fond en comble les dossiers intégraux de chaque candidat