Affaire Pad
La gestion financière de Siyam au scanner. La division des affaires administratives et financières accusée de complicité de détournement.
Martin Zibi, responsable de la division des affaires administratives et financières (Daaf) et Mme Tchatchou née Tchekam Cylviane, directrice financière avant d’être nommée chef de cabinet du l’ex-directeur général, ont été à nouveau rappelés au box pour subir l’interrogatoire (examination in chief) et contre interrogatoire (cross examination) sur la gestion financière de Siyam Siwe du temps où il était directeur général du Port autonome de Douala (Pad). Avec tous les autres responsables de la Daaf, ils devaient répondre des accusations de détournement en complicité avec le directeur général (Dg) et le directeur général adjoint (Dga) de la somme de 950.094.485 Fcfa à travers une « fictive » caisse de mission, les dotations, les appuis et les contributions diverses, tout en usant de l’infraction de dissimulation des pièces comptables.
Au lendemain du verdict en première instance (condamnation des principaux accusés), les parties prenantes au procès avaient interjeté appel. Le ministère public entend obtenir l’alourdissement des condamnations pour les quatre accusés condamnés au Tgi. Mais aussi rattraper certains des accusés qui ont été acquittés en premier ressort. Notamment les responsables de la « superpuissante » division des affaires administratives et financières (Daaf) et les quatre directions opérationnelles qui étaient placées sous son autorité.
Volte-face
Les audiences du 12 et 13 août 2008 ont permis de soumettre Martin Zibi, le Daaf qui comparait libre à l’interrogatoire musclé du ministère public. Les deux avocats généraux qui occupaient le banc du ministère public l’ont chargé sur les décaissements faits, disent-ils sans justificatifs, la dissimulation des demandes de paiement et le processus vicié des décaissements qui s’appuyait sur une règle statutaire qui favorisait des distractions. C’est le cas du principe encore en vigueur qui veut que la simple demande accréditive vaille jusqu’à ce jour justificatif. Il a opposé à toutes ces accusations des réponses que les jurées apprécieront. Seule fausse note, l’absence constatée depuis du sieur Kamdem qui occupait le poste de directeur financier et comptable. Il se susurre que depuis son acquittement au Tgi, il serait aussitôt exil au Canada pour des raisons non élucidées.
Avant Martin Zibi, le directeur général adjoint Simon Pierre Ewodo Noah avait fait une volte-face en acceptant de parler sous serment. On se souvient que pendant les douze mois qu’avait duré le procès en grande instance, il avait choisi le silence comme mode de défense. Ce qui ne l’avait pas servi puisqu’il avait écopé de 10 ans de prison. Cette fois, il a essayé de prouver que les décaissements dont il avait bénéficiés ont été en partie justifiés et que celles qui ne l’ont pas été d’un montant de 16.607.113 francs Cfa avaient obtenu du directeur général, Etoundi Oyono Emmanuel d’être remboursé sur une retenue sur salaire.
L’audience d’hier a été renvoyée pour les 26, 27 et 28 août alors que Mme Tchatchou née Tchekam Cylviane était appelée au box des témoins. Le président de la collégialité a décidé de porter le nombre de jours des audiences à trois pour accélérer la procédure qui tire vers son dénouement.