Ali Dembri : Un manque de confiance et de transparence
Extraits d'une lettre au Dg de l'assistant technique représentant la Bad auprès du Chantier naval qui illustre le mal-vivre interne.
"Je voudrais tout d'abord vous remercier de m'avoir accordé l'entrevue au cours de laquelle nous avons eu l'opportunité d'échanger nos vues quant aux progrès des travaux du Yard Pétrolier de Limbé".
A la lecture de ma lettre de démission, vous m'avez demandé d'expliciter les raisons qui m'ont poussé à parler de "climat délétère" et de "brimades administratives à la limite de la xénophobie", propos que vous jugiez quelque peu outranciers.
1. La note relative à la construction du mur de quai que vous avez envoyée au Directeur de la Task-Force, et qui découle d'une discussion à bâtons rompus que j'aie eue avec le Directeur de la Production, prouve que cette personne n'a rien compris à mes propos et, par ignorance, vous a donné de fausses informations que vous avez prises pour argent comptant sans même demander l'avis des professionnels. Comme je vous l'ai dit, avec MM Pondy et Mérouchi, nous totalisons plus de 100 ans d'expérience diversifiée dans les travaux maritimes que vous semblez ne pas utiliser.
2. Suite, probablement, à une demande de votre part, le DP vous a transmis une note manuscrite relative à l'utilisation des matériaux de carrière, à propos de factures de ECL. Dans cette note […], il fait des spéculations hasardeuses mettant en doute l'honnêteté et l'intégrité des équipes de la Task-Force et de la maîtrise d'œuvre, alors qu'il n'a aucune idée du déroulement des travaux et ne s'est jamais impliqué dans le projet. Et là encore, plutôt que de demander des explications aux professionnels, vous avez préféré avoir des informations "par la bande", qui se sont avérées être des inepties, pour rester décent.
3. De la même manière, vous avez dû demander au DP de commenter sur la demande de carburant pour les véhicules. La note manuscrite qu'il vous a transmise affirme que la demande n'est pas justifiable vu les distances qui séparent nos domiciles des bureaux du CNIC. Mais il feint d'ignorer que toutes nos activités étant à Limbé, nous faisons plusieurs déplacements par semaine du site de Douala (160km A/R), sans compter toutes les délégations des Bailleurs de fonds qui viennent et dont le transport est à notre charge. Par là même, il insinue pernicieusement que nous subtilisons malhonnêtement du carburant […].
Rapport5. De la même manière, le DP est venu sur le site en fin de journée (18h), sans contacter encore une fois les équipes en charge de la supervision, et vous a fait un rapport dont vous m'avez lu quelques extraits. Je suis scandalisé par le fait que vous donniez crédit au jugement, sur des travaux de génie civil, d'un ' mécanicien ' qui, encore une fois ne s'est jamais impliqué dans le projet. Les recommandations qu'il vous soumet sont irréalistes et remettent en cause toute la philosophie du projet telle que présentée aux Bailleurs de fonds et qui tiennent compte des nécessités opérationnelles qu'il a lui-même exprimées lors de la conception du projet.
Je voudrais dire que l'on ne peut pas juger un projet sans en connaître son historique et ces rapports, somme toute, faits dans une sorte de clandestinité et sans débats contradictoires, n'engagent que ceux qui les ont écrits […].
Au vu de tout ce qui précède, il est clair que :
a) Vous n'avez aucune confiance dans les équipes qui, jusqu'à présent, ont mené le projet.
b) Votre intention est de tout bouleverser sur la base de recommandations de personnes extérieures au projet et non spécialisées dans la réalisation de génie civil et encore moins dans les travaux maritimes,
c) Votre comportement envers la Task-Force et tous les acteurs de ce projet manque de transparence et votre objectif final reste très opaque.
"En tant que professionnel ayant une expérience considérable dans la gestion des grands projets, je ne souscrits pas à votre philosophie de gestion du LSP et, en mon âme et conscience, refuse d'être partie prenante dans un désastre annoncé".