Les gendarmes chargés de la garde dans la nuit du vol du coffre-fort de la société seront aussi punis pour "abandon de poste".
Eugène Dipanda
Près de quatre années après le forfait qui remonte à la nuit du 25 au 26 novembre 2004, le tribunal militaire de Douala rendra enfin son verdict le 1er décembre 2008, dans l'affaire impliquant une douzaine de personnes accusées d'avoir participé au vol du coffre-fort appartenant à la Société des transports urbains (Socatur) de Douala. Au cours de son audience d'hier, lundi 27 octobre 2008, le tribunal militaire de Douala a, en effet, déclaré coupables la quasi-totalité des personnes inculpées dans le cadre de cette procédure. Seule a été blanchie la nommée Cécile Ngo Bahiha, caissière principale à la Socatur au moment des faits.
Deux gendarmes majors, Djefoua Alouna Jacob et Etienne Serge Bourge ; et un Maréchal de logis chef, Samuel Tessoubo, ont, eux, été jugés coupables hier, pour "dissipation d'une arme à feu, violation de consigne et abandon de poste". Quant à Prosper Nziem et Lipem Lipem, respectivement ex-chauffeur et ex-vigile de la Socatur, le tribunal militaire a retenu leur culpabilité pour les faits de "complicité de vol avec port d'arme à feu". Thomas Nguidjol alias "Big Lass", que l'on désigne comme le chef de gang ; Mwaha Paul Léandre Boula alias "Joli" ; Nsangou Arouna, Bo'og Samuel Victor, Salifou Amadou alias "Reno", et Dibabho Daniel, le prétendu spécialiste ayant été recruté pour ouvrir le coffre-fort de la Socatur, sont, selon le tribunal militaire, coupable de "vol avec port d'arme à feu".
Préjudices Au cours de l'audience publique du tribunal militaire hier, la Socatur, qui s'était constituée partie civile depuis le déclenchement de la procédure judiciaire, a par ailleurs formulée une demande de 231 millions Fcfa au titre de dommages et intérêts. Selon son Pdg, Jean Ernest Ngallè Bibehè, cette somme représente le préjudice moral et matériel subi par la Socatur à la suite du vol perpétré dans ses locaux. L'affaire a cependant été renvoyée au 1er décembre prochain. C'est au cours de l'audience prévue à cette date que le tribunal militaire se prononcera notamment sur les quantum de peine à infliger aux différents coupables ; ainsi que sur les intérêts civiles à accorder à la Socatur.
En rappel, c'est dans la nuit du 25 au 26 novembre 2004 que des malfrats armés ont pris d'assaut le siège de la Socatur, emportant le coffre-fort et une somme d'environ 80 millions Fcfa, selon les déclarations des responsables de l'entreprise. Les gangsters avaient réussi, selon les témoignages, à désarmer les gendarmes chargés d'assurer la garde, de les ligoter et d'opérer en toute tranquillité. Une enquête avait été aussitôt ouverte par la police. Laquelle avait permis, au mois de mars 2005, de mettre le grappin sur des suspects. L'instruction judiciaire ouverte dans la foulée impliquait une dizaine de personnes pour des faits principaux de "vol avec port d'armes à feu, et complicités". Dans le cadre de cette affaire, l'ordonnance de renvoie devant le tribunal militaire de Douala date du 29 décembre 2006.