Assemblée nationale
Le bilan que Ayah Paul Abine dresse de la dernière session ordinaire de l’Assemblée nationale tranche avec celui de certains députés du Rdpc qui affirment que la session a été dense et satisfaisante. L’élu de la nation de la circonscription de la Manyu dans le Sud-Ouest, lui, parle plutôt, en guise de bilan, de la session de la honte. Pour lui, l’adoption du budget est un non événement. Mais, affirme-t-il, “cette session [...] est une session de la honte pour notre nation”. Selon Ayah Paul Abine, le Parlement camerounais ne se préoccupe pas du bien être du peuple. La Chambre légalise plutôt l’illégalité au détriment des préoccupations des citoyens. La complaisance des députés face aux dérapages judiciaires constatés çà et là trouve refuge dans la nébuleuse qu’est “la discipline du parti”.
Le député “ rebelle ” pense qu’aucun groupement humain ne peut fonctionner en marge d’une réglementation, parce que même les églises se conforment aux dogmes. “Notre parlement s’est rendu personnellement coupable de violation flagrante de la Constitution et des instruments internationaux ratifiés par le Cameroun en matière des droits des citoyens”, écrit Ayah Paul dans le bilan qu’il dresse de la dernière session. Le Parlement, à l’en croire est de mèche avec l’Exécutif dans la légalisation de l’illégalité. Il fustige la mauvaise gestion du dossier de contractualisation des temporaires. L’équilibre régional n’aurait pas été respecté, le Centre et le Sud, selon les statistiques de Ayah Paul Abine, ayant 52% des effectifs des temporaires à contractualiser. Ce député critique aussi les subtilités de la loi sur les tribunaux militaires selon le texte qui a été adopté à la dernière session budgétaire. Selon lui, les députés ont adopté cette loi hâtivement, comme des élèves d’une école maternelle exécutant une symphonie de la nativité. Le sens de certains mots de cette loi prêterait à confusion selon la compréhension de Ayah Paul Abine.