Affaire Edzoa Titus
Le suspens se prolonge à la Cour d’appel du Centre, pour ce qui est de la nouvelle affaire Edzoa Titus. La chambre de contrôle de l’instruction de cette juridiction a de nouveau accueilli les avocats des principaux concernés dans la matinée d’hier, 18 décembre 2008. Il s’agit d’Edzoa Titus, Michel-Thierry Atangana, Mapouna et Njiemoun. Une fois de plus, la cause a été renvoyée. L’affaire sera de nouveau étudiée ce jour, 19 décembre 2008, dans le cabinet de Mme Mangué Berthe, assistée des juges Nyassa et Siewe. Si les audiences se déroulent à huis clos, l’on a pu savoir que c’est de nouveau à cause des conclusions de la défense que l’affaire a connu un renvoi. Les conseils d’Edzoa Titus, menés par Me Ndem André, n’ont pas bouclé les leurs. Ils ont sollicité un report.
Ce qui exaspère un peu Me Mbuny, conseil de Michel-Thierry Atangana. Pour lui, c’est « à cause des conseils de monsieur Edzoa Titus que ça traîne. C’est à leur demande que l’affaire a été renvoyée ». Il trépigne d’impatience d’autant plus qu’une avocate venue de France pour les assister doit repartir d’urgence. Me Mbuny croit savoir que c’est un « renvoi ferme ». Si cela s’avère vrai, il pourrait avoir des débats ce jour, avant que l’affaire ne soit mise en délibéré. Les mémoires tant attendues du côté de la défense arrivent à la suite des réquisitions du ministère public. Lesdites réquisitions exigent qu’Edzoa Titus et Michel Thierry Atangana soient retenus dans les liens de la prévention pour ce qui est de la nouvelle information judiciaire ouverte contre eux. Idem pour les sieurs Mapouna et Njiemoun Isaac.
On y apprend aussi que le parquet refuse de tenir compte des accusations de Mapouna contre les deux premiers. Le ministère public requiert qu’il soit seul à répondre des accusations pesant sur sa personne. Une posture du parquet qui sonne comme un désaveu de l’ordonnance de renvoi formulée le 28 octobre 2008 par le juge d’instruction Pascal Magnaguémabe. Ce dernier proposait une nouvelle inculpation d’Edzoa Titus pour des faits de détournement de deniers publics et concussion d’une part dans le cadre de la gestion du Comité de pilotage et de suivi des projets de construction des axes routiers Yaoundé-Kribi et Ayos-Bertoua ; et d’autre part dans l’organisation du 32e sommet de l’Organisation de l’Unité africaine au Cameroun en 1996. Dans la même ordonnance, le co-accusé historique d’Edzoa Titus se retrouve disculpé de ses soupçons. D’où l’appel du procureur de la République ayant conduit aux audiences à la Chambre de contrôle de l’instruction de la Cour d’appel du Centre. Mais des proches de Thierry Michel Atangana pensent que depuis le début de l’affaire, un mensonge d’Etat avait été formulé contre ce dernier. Qu’il est question de le faire perpétuer. L’opinion souhaite, en tout cas, que les juges aient la lucidité nécessaire pour démêler l’écheveau.