Franklin Mohwa : Le combat des paysans contre la corruption va continuer


Blessé dans les manifestations contre les détournements au ministère de l'Agriculture, ce paysan s'accroche à sa lutte.

Pourquoi êtes-vous parti de Bangangté pour venir manifester à Yaoundé en décembre ?
Je voulais dire mon mécontentement au regard des détournements des subventions qui sont envoyées aux paysans. On s'est rendu compte que ces subventions ne parviennent jamais aux paysans. C'est d'ailleurs à ce moment que l'Acdic (Association citoyenne pour la défense des intérêts collectifs) a fait une enquête sur ce sujet, à propos des Gics paysans qui sont créés et qui peuvent recevoir des financements sous forme de subventions. On s'est rendu compte que les aides n'arrivaient pas aux paysans…

Comment avez-vous donc apprécié la réponse que les autorités vous ont donnée à Yaoundé ?
Nous sommes venus bien décidés à manifester. Mais lorsque j'ai vu mon camarade malmené entre les mains des policiers du Gmi, ainsi que le président de l'Acdic, je suis allé intervenir puisqu'ils se battaient pour nous aussi. Alors ils se sont rués sur moi. Peut-être étaient-ils dix policiers… Je ne pouvais les compter mais je sais qu'ils étaient nombreux. Ils m'ont sévèrement battu. J'ai été blessé à plusieurs endroits de la tête.

Que vous ont dit les médecins qui vous ont soigné au sujet de votre état de santé ?
Ils m'ont mis en observation pendant deux jours. Ils ont dit que j'étais gravement touché et qu'ils allaient suivre quelque temps durant, mon traitement.

Pensiez-vous que la police allait réagir ainsi ?
C'était ma première participation à une manifestation. Je pensais que la police allait nous encadrer pour rester dans les normes d'une manifestation, puisque les policiers avaient été présents depuis le matin pendant qu'on préparait notre manifestation. On n'avait jamais pensé que cela pouvait se passer comme cela.

Qu'allez-vous faire maintenant, au regard de la revendication que vous avez portée et de la réaction des autorités ?
Je suis, en ce qui me concerne, plus déterminé. C'est un combat que nous devons mener pour atteindre le bout, car la situation des détournements des subventions aux paysans est grave. Nous ne pouvons pas souffrir dans nos champs et ne pas recevoir les aides qui nous sont envoyées. Je suis engagé pour que le combat continue. En attendant, je suis retourné dans mon champ de maïs et de pommes de terre.

Propos recueillis par J.B. Ketchateng


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