Les évêques réunis à Maroua suggèrent les pistes d'un renouveau pour notre pays.
Elle était solennelle, la messe de clôture de la 33ème session du séminaire des évêques du Cameroun. La cathédrale Notre Dame de l'Assomption permettait ainsi à la vingtaine de prélats du Cameroun, de mettre un terme à leur rencontre annuelle. Une rencontre qui se situe comme ils ont tenu à le faire remarquer à quelques semaines de l'arrivée au Cameroun du souverain Pontife. Une arrivée confirmée dans le communiqué final de la rencontre des évêques. Le Pape Benoit XVI, a dit Mgr Akonga, secrétaire général de la Conférence épiscopale " sera au Cameroun du 17 au 20 mars 2009 " selon un programme qui sera décliné en temps opportun. Une visite pour laquelle le Pape procèdera, a précisé Samuel Kleda, le vice-président de la conférence épiscopale, à la remise des "documents préparatoires du synode des évêques pour l'Afrique prévu du 04 au 20 octobre 2009 à Rome. "
Et c'est justement le thème de ce synode, "L'Eglise au service de la réconciliation, de la justice et de la paix " qui a irrigué l'essentiel des débats au cours du séminaire des évêques. Une thématique qui a suscité chez les guides de l'Eglise Catholique qui est au Cameroun, un message adressé au peuple de Dieu. En substance, les évêques s'alarment pour les situations que vivent de nombreux compatriotes et qui constituent des champs potentiels de réconciliation pour assurer la paix. Ils citent la corruption toujours flagrante au point d'être devenue un fléau social ; les détournements de biens publics, les vols de bétail et les enlèvements d'enfants ; la gabegie et le favoritisme dans l'attribution des marchés publics ; le chômage des jeunes et le monnayage des places pour les concours ; la corruption des chrétiens…
Changement
Sur ce dernier sujet, les évêques s'étonnent une fois encore de l'attitude des chrétiens qui n'arrivent pas à se départir de ces pratiques et à montrer le chemin. Pour Samuel Kleda, archevêque coadjuteur de Douala qui a dit l'homélie, " Saint Paul est un modèle qui nous est proposé en cette année paulinienne. Il nous invite à la conversion, à la libération. " Des concepts que doivent s'approprier tous les chrétiens pour être les chantres de la paix et de la justice dans leur environnement. Surtout qu'ils sont, a révélé le message des évêques, les acteurs des alliances mafieuses et ésotériques qui consacrent l'exclusion et l'insécurité. Les évêques insistent là-dessus à demi mot, " il y a un besoin de changement ".
Pour cela il faut, suggèrent-ils, une formation de la conscience chrétienne. Laquelle peut permettre de restaurer les valeurs chères à l'Eglise. Cela passe assurément par la vulgarisation de la doctrine sociale à travers les écoles catholiques, les séances de catéchèse. Mais il faut aussi concluent-ils " faire recours à la sagesse ancestrale ". Cette sagesse administre les leçons d'honnêteté et de paix. "Méditons le et mettons le en pratique ", a dit Mgr Victor Tonye Bakot, président de la Conférence à propos du message des évêques. Pour y parvenir les reliques de Sainte Thérèse qui font le tour du Cameroun ont été présentées. L'exemple d'endurance de Baba Simon a été évoqué, surtout qu'on célébrait hier dimanche, le cinquantenaire de l'arrivée dans la bourgade de Tokombéré de ce prêtre dont le procès en béatification est en cours.
Dieudonné Gaïbaï
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