La communauté camerounaise de Bruxelles s’est rappelée les événements sanglants de l’année dernière.
L’information a été relayée samedi dernier dans l’après-midi par la Rtbf dans son flash d’information de 18 heures : en introduction, le présentateur annonce que des Camerounais ont abandonné un cercueil aux couleurs du Cameroun devant les locaux de l’ambassade du Cameroun à Bruxelles. Que s’était-il passé, pourquoi un cercueil, se demandaient de nombreux curieux qui aussitôt arrivés sur les lieux avaient constaté que ledit cercueil avait été déplacé par les autorités consulaires. C’est que, des Camerounais de la diaspora, soutenus par certains amis du Cameroun d’origines diverses, sous la coordination du Collectif des organisations démocratiques et patriotiques des Camerounais de la diaspora (Code), étaient devant l’ambassade du Cameroun dans le cadre de la célébration de la semaine des martyrs en mémoire des victimes des émeutes de la faim qui ont ensanglanté le Cameroun du 25 au 28 février 2008.
Il s’agissait selon les organisateurs venus des quatre coins de la Belgique, de la Grande-Bretagne et de la Hollande, d’informer publiquement les populations belges sur les différents cas de violations des droits humains au Cameroun et attirer leur attention sur le climat délétère qui règne actuellement au Cameroun. La marche, encadrée par la police sur demande du Code, démarre plus précisément à 15 h 30 minutes par un chant de ralliement en pidgin (un argot populaire, sorte d’anglais et de français utilisé par de nombreux locuteurs au Cameroun, ndlr) par Emmanuel Kemta venu de Birmingham (Grande-Bretagne) pour la circonstance. “ Biya dont killam, Biya you must pay ” (Biya a tué, Biya devra payer). Le même refrain est repris par tous et quelques curieux d’origine belge qui s’activaient à imiter les manifestants. Sur la grande porte de l’entrée principale des locaux de l’ambassade du Cameroun à Bruxelles, sont collées des photos de victimes des émeutes qui ont secoué le Cameroun du 25 au 28 février 2008 au Cameroun.
L’ambassade du Cameroun fermé
D’autres images illustrant les atrocités commises par les forces de l’ordre lors de ces événements sanglants sont distribuées aux passants, ce qui crée quelquefois des bouchons le long de l’Avenue Brugmann. Pendant la manifestation, les orateurs se succèdent au mégaphone : Guy Simon Ngakam, Emmanuel Kemta, Gaston Ngankeu, Nami Josiane, etc. Ils dénoncent les massacres des populations par le régime, affirment leur détermination à soutenir le peuple camerounais jusqu’à la victoire finale qui doit commencer par le départ de Paul Biya du pouvoir et l’organisation des élections véritablement libres et démocratiques au Cameroun. Comme convenu dans le programme de la manifestation, l’ambiance change vers 16h 45 quand le bouillant leader du Code Brice Nitcheu arrive sur le lieu de la manifestation accompagné d’une délégation portant un cercueil aux couleurs du Cameroun. Les policiers belges surpris, rient aux éclats devant la scène. Ce cercueil, paré de bougies, sera minutieusement déposé devant les locaux de l’ambassade du Cameroun, sous le regard curieux des passants et même du personnel de l’ambassade du Cameroun cloîtré à l’intérieur des locaux.
Monsieur Evina Abe’e, locataire des lieux, ancien conseiller à la présidence du Cameroun, nouvellement installé en Belgique avait pourtant promis dans le cadre de sa tournée de rencontre des Camerounais dans les grandes villes de Belgique que “ sa porte était ouverte à tous les Camerounais sans discrimination aucune ”. Curieusement vendredi dernier, les portes de l’ambassade sont restées fermées. “ De quoi a-t-il peur ? Est-ce Brice Nitcheu ou le cercueil qui lui fait peur ? ” se demandent les orateurs sur le mégaphone. Dès le dépôt de ce cercueil devant l’ambassade du Cameroun, un jeune homme, identifié comme un espion du Rdpc viendra se mêler aux manifestants. Selon le comité d’organisation, les délégués des associations membres du Code avaient réduit le nombre des participants pour ne pas déborder le nombre de manifestants communiqués à la police. C’est pourquoi les vigiles du Code ont décidé de tenir l’intrus à l’œil qui a d’ailleurs échappé de justesse à la correction grâce à l’intervention du leader du Code.
L’espion est allé rendre immédiatement compte à ses commanditaires à la fin des cérémonies en accédant dans les locaux de l’ambassade. Le fait n’a pas échappé aux membres du Code restés en arrière-garde, cachés dans un véhicule garé de l’autre côté de la route. Selon les organisateurs de cette manifestation, des actions sont prévues pour les jours à venir et la vaste campagne d’information sur la situation du Cameroun continue. La cérémonie devant l’ambassade du Cameroun à Bruxelles s’est achevée par le chant de l’hymne national du Cameroun suivi de la remise du mémorandum rédigé pour la circonstance par Brice Nitcheu le secrétaire exécutif du Code à la police belge. Des copies similaires, ajoute-t-il, ont été envoyées accompagnées de supports sonore et vidéo sur les émeutes de février 2008 au Cameroun.
mboasawa
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