Le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala a crevé l'abcès. En recevant la presse dans son cabinet, Fritz Ntoné Ntoné, a clairement indiqué qu'il y a "trop d'intérêts dans les marchés. Et il existe plus de commerçants que d'espaces dans la ville de Douala". En termes d'enjeux financiers, on estime à un milliard 600 millions de Fcfa, le volume d'argent généré chaque année par ces différents équipements marchants au profit des caisses de la Cud. Une telle source de recettes peut donc être exposée à de nombreuses manipulations et convoitises. L'on comprend donc que l'affaire "Sidiki Yaouba" qui a éclaté en milieu de semaine dernière ne soit pas le premier scandale financier révélé dans le secteur des marchés de Douala.
A titre d'exemple, le budget de la Communauté urbaine de Douala consacre une enveloppe à l'éclairage public. Normal ! Mais d'où vient-il que les factures d'électricité du marché central de Douala soient incluses ? Explications: "C'est vrai que l'éclairage public était en concession. Nous avions donc, à cause de la fraude massive observée de ce côté, des factures qui oscillaient entre 12 et 14 millions de Fcfa, alors que le concessionnaire reversait six millions de Fcfa par mois. Il était donc question de combler ce déficit avec de l'argent de la Cud. Aujourd'hui, il nous faut environ 400 millions de Fcfa pour sécuriser les installations", explique Fritz Ntoné Ntoné.
Soit ! D'où l'impérieuse nécessité de rationaliser les recettes et d'en voir bien plus clair. Plus normal donc pour le concessionnaire de fixer tout seul les prix des différentes prestations. Pour plus de transparence, il urge de savoir combien paieront cependant les commerçants dont le recasement est annoncé? Pour l'heure, on sait que les 600 installés en face de la mosquée devront débourser 360.000 Fcfa chacun. Silence cependant, quant aux 6.000 qui occupaient le site dit du "gazon" et dont le recasement est annoncé du côté de l'hôtel Arisca. Dans ce clair-obscur, on peut déduire que la nouvelle formule de gestion arrêtée par le conseil de la Communauté urbaine en début de cette année peut de ce point de vue être considérée comme la bienvenue.
Fondée en effet sur la cogestion active, elle donne un pouvoir important à la Cud, celui de pouvoir fixer le niveau de performances et donc de rémunération des concessionnaires. Il reste toutefois qu'avant d'arriver à cette situation, une interpellation du préfet du département du Wouri, Bernard Okalia Bilai, avait été faite aux responsables de la Cud leur interdisant de mettre en concession ces marchés. Et avec cette affaire des 35 millions de Fcfa, transportés dans une mallette, supposés pour corrompre Fritz Ntoné Ntoné, l'on comprend davantage que la gestion des marchés charrie plus que des convoitises, dans la capitale économique.
Eugène Dipanda
mboasawa
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