Yaoundé   :    Paul Biya en panne à Tropicana 
 La scène s’est produite hier au quartier Mvan, alors que le chef de  l’Etat revenait du village.
 Montée Mvan venant de Tropicana, il est 11h 30mn. Silence et  panique. Un bruit strident sur la chaussée alerte le voisinage sur une  difficulté avec le véhicule du président de la République. Le  commentaire précède les faits : «La voiture du chef de l’Etat vient  d’avoir une crevaison», se laisse aller une dame. C’est la surprise :  «je ne savais pas que même sa voiture pouvait faire être victime de  telles pannes», laisse échapper un curieux. «Gars, j’ai vu Popaul en  direct!», se vante un autre. A vive allure sur ce tronçon, le chauffeur  du véhicule présidentiel a eu de la peine à maîtriser son engin et  partant le reste du cortège contraint à un arrêt inopiné.
Montée Mvan venant de Tropicana, il est 11h 30mn. Silence et  panique. Un bruit strident sur la chaussée alerte le voisinage sur une  difficulté avec le véhicule du président de la République. Le  commentaire précède les faits : «La voiture du chef de l’Etat vient  d’avoir une crevaison», se laisse aller une dame. C’est la surprise :  «je ne savais pas que même sa voiture pouvait faire être victime de  telles pannes», laisse échapper un curieux. «Gars, j’ai vu Popaul en  direct!», se vante un autre. A vive allure sur ce tronçon, le chauffeur  du véhicule présidentiel a eu de la peine à maîtriser son engin et  partant le reste du cortège contraint à un arrêt inopiné. 
Les  populations de Yaoundé, sont habituées à aller à pieds lors des sorties  du chef de l’Etat, Paul Biya. De l’entrée Sud de Yaoundé au Palais de  l’Unité à Etoudi, la route, réservée au cortège présidentiel est alors  déserte. Le scénario a été le même au cours de la matinée avant ce  crissement de pneus qui a attiré l’attention de nombreux passants au  lieu dit Tropicana à Yaoundé. Pour autant, les populations ont été  interdites de s’approcher. «Quand j’ai entendu le sifflement de la roue,  je me suis instinctivement retournée et j’ai vu les premières  voitures  du cortège faire marche arrière. Etonnée je veux avancer pour bien  voir, bien qu’étant en pagne. C’est alors que je vois le président  sortir du véhicule dont la roue a éclaté et entrer dans l’autre voiture  dont la portière était déjà ouverte», témoigne une dame du quartier,  encore éblouie par la scène qu’elle vient de vivre. 
«D’un pas  rapide, il a ajusté son costume avant d’entrer dans l’autre voiture»,  complète une autre. Le reporter de Mutations parti suivre les opérations  de déguerpissement des populations par la Magzi, constate alors de  l’agitation autour de Paul Biya. Escorté jusqu'à la voiture de secours à  quelques pas de là, Le président de la République peut repartir.  Quelques minutes suffisent pour ce transfert. 
Pour les témoins de la  scène, le temps s’est figé. Toute la journée durant comme dans un conte  merveilleux, ils la revivront d’autant qu’il y a quelques semaines, un  motard du cortège présidentiel avait effectué une sortie de route  mémorable quasiment au même endroit, avant de faire un vol plané dans  les buissons. 
«C’était comme si le diable passait, mince alors,  comme dans un film! Les éléments de la garde présidentielle se sont  rapidement dispersés dans les environs. Armés jusqu’aux dents, le regard   dur, ils tenaient à dissuader tout le monde. On a compris qu’il ne  fallait surtout pas s’approcher. Certains ont, de vive voix, sommé la  population de ne pas approcher», se rappelle un autre témoin. Le  président parti, les riverains et passants peuvent alors venir  satisfaire leur curiosité. Cependant, à bonne distance. Les langues se  délient enfin et les commentaires fusent. «Je ne le voyais qu’à la télé  (…) il a quand même un bon chauffeur parce que dès qu’il a constaté que  la roue avait éclaté, il a rapidement garé sur le coté droit sinon  c’était la catastrophe!. Heureusement qu’il n’était pas avec sa femme et  ses enfants». «Quelqu’un a deux hélicoptères, mais chaque fois il prend  la route», constate avec ironie un autre. Pendant ce temps le chauffeur  et d’autres accompagnateurs du président de la République s’activent à  changer la roue crevée. 
De temps en temps le chauffeur se retire  pour répondre à un coup de fil. Face à leurs difficultés, un jeune  mécanicien sort de la foule de curieux et leur prête main forte. Il sera  récompensé d’une pièce de 500 Fcfa. Réparée, cette dernière voiture du  cortège se met en route, toujours à la même vitesse. Il est alors 11h  55. Non loin de là, devant les installations de Cami Toyota, la scène a  été vécue autrement. L’un des occupants de l’un des véhicules éclaireurs  du cortège a fait des remontrances aux agents de police et  automobilistes postés pour la circonstance. Moins d’une minute après  avoir rebroussé chemin, il devra rentrer en trompe vers le Palais de  l’Unité. 
Il y a une semaine, le cortège du chef de l’Etat a déjà  connu un autre incident face à un forcené qui a tenté de lui barrer la  route au niveau de la poste centrale au coeur du centre urbain de la  capitale camerounaise. 
Léger Ntiga et Gertrude Guimatsia  (stagiaire)  

 
					