Les résultats de ce travail visent à évaluer la gestion du mandataire de la Cobac qui a cédé le patrimoine à la Banque atlantique.
Sur instruction du ministre des Finances, Essimi Menye, le gouverneur de la Région du Littoral, Francis Faï Yengo avait interdit la tenue de l'assemblée générale des actionnaires de Amity Bank au siège du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) le 30 janvier dernier.
Mais ce jour-là, prenant acte de cette interdiction, les actionnaires de la banque aujourd'hui reprise par le groupe de la Banque atlantique se sont finalement réunis dans la salle de conférences de l'hôtel Somatel de Douala, à l'effet de statuer sur "les conséquences de droit de l'arrêté N°010/Cj/Cemac/Cj/09 rendu par la Cour de justice de la Cemac le 13 novembre dans l'affaire Sielenou Christophe & autres contre décision Cobac N°D-2008/52". Le communiqué final de cette assemblée générale publié le 10 mars dernier et signé de R. Fute, mentionne onze résolutions qui traduisent la volonté des actionnaires d'adopter "une approche coopérative fondée sur le dialogue et la concertation en vue d'une application réussie de l'arrêt de la Cour de justice qui tient compte d'une part, de l'impératif de la continuité de l'exploitation de la banque, et d'autre part des intérêts bien compris des parties".
L'une des résolutions importantes de cette assemblée générale demeure l'évaluation du travail effectué par le mandataire de la Cobac. "Les actionnaires décident de commettre un audit indépendant, à l'effet d'évaluer la situation réelle de l'établissement, après la gestion de Amity Bank Cameroon par la Cobac à travers son mandataire, gestion intervenue entre la date de désignation de ce dernier et la décision de la Cour n°010/Cj/Cemac/Cj/09 et dont il ne leur a pas été rendu compte", précise le document, qui démontre les intentions des actionnaires. Pour ces derniers, "le rapport de l'auditeur indépendant devra mettre en lumière l'ampleur des actes posés par la Cobac sur la dégradation ou l'amélioration de la situation de la banque, depuis la date de l'assemblée générale extraordinaire du 12 octobre 2007 au cours de laquelle il avait été décidé la poursuite de l'activité".
Conséquence, "les conclusions de l'audit indépendant devront permettre l'élaboration d'un plan de redéploiement avec l'assistance d'un partenaire technique de référence à soumettre à la validation de la Cobac". En marge de cet audit dont on ne sait pas avec quel délai il sera conduit, d'autres mesures ont été édictées pour "mettre tout en œuvre pour restaurer l'image de marque de Amity Bank". Par exemple, l'assemblée générale donne mandat à un nombre de personnes désignées par le conseil d'administration pour "engager toutes poursuites judicaires, civiles, commerciales ou pénales qu'elle jugera utile". Avec cet épisode, il s'agit-là d'un nouveau rebondissement dans la restructuration qui est pourtant arrivée à terme avec la cession des actifs de cette banque uniquement à capitaux nationaux au groupe de la Banque atlantique.
Lazare Kolyang