Les industries agroalimentaires ont longtemps été le principal secteur industriel du Cameroun. Mais, depuis la récession de la fin des années 80, et surtout depuis la menace constante des produits nigérians et chinois, les produits manufacturés locaux ont connu une chute drastique au niveau de la demande. Couplée à cette chute, une baisse croissante des investissements dans ce secteur d’activité. Cette baisse d’investissement peut s’expliquer par plusieurs facteurs, notamment le lourd fardeau de la dette publique qui pèse sur l’activité économique. La question aujourd’hui est de savoir comment sortir le secteur de l’agroalimentaire au Cameroun de la léthargie dans laquelle il est plongé. C’est en voulant répondre à cette préoccupation que le premier Salon international de l’agroalimentaire de Yaoundé (SIALY) se tient dès ce jour. Selon le programme présenté par l’agence Reflex qui l’organise, le salon va connaître des colloques qui vont tour à tour se pencher sur les défis de l’industrialisation de l’agriculture au Cameroun, la problématique de l’industrie agroalimentaire au Cameroun comme levier de développement, le marché à fort potentiel du pays, etc. des expositions et des débats auront également lieu. Mais, très attendues aussi, les résolutions de tous ces travaux.
Investissements
Selon les explications de Bibiane Atsama Motto, régisseur général du SIALY, il est question de faciliter les joint-ventures entre les différents partenaires du secteur agroalimentaire du Nord avec ceux du Sud en visant l’attrait des investissements étrangers. Le SIALY entend également offrir des opportunités d’affaires entre les investisseurs étrangers et les porteurs de projets de transformation des produits agricoles, tout en révélant les nouveautés camerounaises et internationales du secteur. « Nous avons des atouts non négligeables pour attirer les investisseurs dans ce secteur », argue Bibiane Atsama Motto. Elle définit ce salon comme « une plate-forme complète de l’agroalimentaire qui va regrouper tous les professionnels et intervenants du secteur ». Agriculteurs en quête de nouvelles techniques de transformation, entreprises industrielles cherchant à améliorer leurs méthodes de production, opérateurs économiques qui voudraient investir dans l’agroalimentaire, ainsi que les équipementiers vont participer à ce salon. Ainsi que des institutions étatiques comme l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD), les ministères du Commerce (Mincommerce), de l’Agriculture et du développement rural (MINADER), des Petites et moyennes entreprises (Minpmeesa), ainsi que des ONG vont participer à ce salon. Une grande messe de l’agroalimentaire où, selon les assurances des organisateurs, tout est presque prêt pour son démarrage. Après de nombreux colloques et salons du même genre, peut-être pourra-t-on enfin faire des propositions concrètes pour relever l’industrie agroalimentaire dans le pays.
alain.noah.awana