Tom Yom's : Les artistes témoignent

Bantou Posi
Rachel Tsoungui
Joé Mboulè
Jean Dikoto Madenguè


Bantou Posi
“ Tom était plus qu’un grand frère, c’était notre père ”
Nous avons perdu une grande partie de nous-mêmes. C’est grâce à Tom Yom’s que nous sommes connus aujourd’hui au Cameroun et même au-delà. Il a sacrifié de son temps pour nous encadrer, comme il l’a fait pour beaucoup d’autres groupes et artistes isolés. C’est la culture camerounaise entière qui est amputée d’un de ses membres les plus influents. Nous l’avons rencontré pour la première fois, en compagnie de M. Sack du Collège des Nations. Tom nous a entendu chanter. Il a crié : “ Vous chantez merveilleusement bien ”. Ensuite nous sommes retrouvés à Contact médias. C’est là qu’il a décidé de nous produire. Notre premier album, en 2001, porte sa griffe. Il a conçu la maquette gratuitement. Nous avons ensuite sorti un deuxième opus, produit par quelqu’un d’autre. Et c’est encore Tom Yom’s qui devait produire notre troisième album qui était en chantier. Nous devrions retourner à Paris en septembre le rencontrer. Mais son état de santé nous a amenés à repousser la date, dans l’espoir qu’il serait bientôt remis sur pied. Malheureusement, il vient de nous quitter. Tom était plus qu’un aîné pour nous. C’était notre père.

Rachel Tsoungui
“ C’était un grand monsieur ”

L’émotion est évidente et immense. Mais alors comment la traduire, comment l’exprimer ? Tom et moi nous nous sommes rencontrés sur un combat. Nous avons appris à mieux nous connaître. Nous partagions les mêmes préoccupations quant au sort des artistes camerounais. C’est quelqu’un qui avait le sens du respect de la parole donnée. Quand il avait donné un rendez-vous, il l’honorait toujours. C’est le genre de personne sur qui on sait pouvoir compter. Il donnait son amitié pour de bon, il ne changeait pas. C’était un monsieur, un grand monsieur.

Joé Mboulè
“ Il faut pérenniser son œuvre ”

Tom et moi avions de très bonnes relations. D’abord, je l’ai vu grandir, alors qu’il habitait du côté du cimetière de Ngodi, je l’ai vu débuter le métier dans les années 70, au moment où je quittais le Cameroun pour la France. Ensuite, c’est moi qui l’ai accueilli à son retour au Cameroun, au milieu des années 80. C’est quelqu’un qui était perfectionniste, qui avait à cœur d’être un grand artiste. Et je crois qu’il y était parvenu dans une certaine mesure. Il a aidé beaucoup de jeunes musiciens à émerger parce qu’il avait pris conscience très tôt que si l’on ne prépare pas la relève, la chanson et la musique camerounaises vont mourir. Sa disparition est certes un coup dur pour la culture de notre pays. Mais, je suis optimiste. Je sais qu’il avait réussi à constituer toute une équipe solide autour de lui, à commencer par son épouse Dinaly. Je sais que cette équipe relèvera le défi en pérennisant son œuvre, ne serait-ce que pour la mémoire de Tom.

Jean Dikoto Madenguè
“ Il forçait du respect dans la profession ”

J’ai offert à Tom Yom’s sa première guitare sèche, parce qu’il s’intéressait à la musique, même s’il n’était pas encore artiste. Je l’ai accompagné dans certains morceaux comme bassiste. Nous avions de très bons rapports. Il avait réussi à s’imposer comme un auteur compositeur arrangeur et producteur de talent. Il forçait du respect dans la profession. Des artistes de sa trempe, il y en a très peu dans le métier. 

Par Propos recueillis par Jean-Célestin EDJA NGUE
Le 04-01-2008


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