Chant lyrique : contre-ténor pour la vie

Le jeune chanteur Parfait Tsimi Ekani a donné un concert de musique classique et sacrée jeudi dernier au CCF de Yaoundé.


Et il n’était pas seul sur scène.

Encore du chant lyrique à Yaoundé ! Il faut croire que le public de la capitale est devenu friand des airs classiques de Mozart, Beethoven, et autres Farinelli. Et à voir l’affluence au Centre culturel François Villon de Yaoundé jeudi dernier, on aurait tort de penser à un feu de paille. On avait d’ailleurs pu apprécier un engouement encore plus important lors de l’opéra pluriculturel du baryton Jacques-Greg Belobo en mars dernier au palais des Congrès. Cette fois-ci, il ne s’agit d’un contre-ténor. Il s’appelle Parfait Tsimi Ekani, un nom que les amateurs du genre devraient bien retenir. Petite explication pour les moins avertis : le contre-ténor, dans les tessitures vocales émet des sons aigus. " Contre-ténor, parce que chez le ténor, la poitrine est pleine quand il émet le son, alors que le contre-ténor a des émissions aiguës, proches du soprano, essentiellement féminin ", ajoute Tsimi Ekani. C’est d’ailleurs pourquoi à côté de son registre contre-ténor, on ajoute la mention " sopraniste ".

Cela dit, le spectacle de chant lyrique donné jeudi dernier au CCF de Yaoundé a été un moment de divertissement, dans une ambiance bon enfant. D’abord, Parfait Tsimi Ekani, à travers ses vocalises de contre-ténor a puisé au fond de lui-même pour donner satisfaction au public. Avec sa voix fluette, son air d’élève sage et appliqué récitant ses gammes devant son pupitre et jouant sa partition avec application. On aurait dit une cigale. Sur scène, on entend de tout, et de toutes les langues, allemand, français, anglais italien, etc. En attendant les langues locales : " C’est le grand projet sur lequel je travaille ", pointe l’artiste. Ensuite, Parfait Tsimi Ekani, pour son premier spectacle majeur était pour l’occasion accompagné d’un baryton, Tobias, d’une soprano pas franchement convaincante... On a même eu droit à des extraits d’une opérette, " Emilie Jolie ", mis en scène par Jacobin Yarro, interprétée par le groupe " Mbondi Bantou " (fleurs de l’opéra) qui accompagne le contre-ténor. Un spectacle de cette troupe est d’ailleurs annoncé pour le 29 juin prochain.

Mais ce qui aura fait rire, et enchanté en même temps le public, c’est bien la performance du chœur des tout-petits " Bambini " d’une paroisse de Mvog-Ada. Leur musique sacrée, de louange au Seigneur a donné un zeste de piété à cette rencontre artistique. Pendant qu’un des membres, un adorable môme d’à peine quatre ans, visiblement surchauffé, donnait le spectacle dans le spectacle. Au finish, on se retourne vers Parfait Ekani Tsimi qui donne le sentiment qu’il faudra compter avec lui en matière de chant lyrique au Cameroun. L’avenir nous le dira.

mboasawa

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