Depuis l’annonce du décès de l’artiste, son village vit dans la tristesse et la douleur.
Petite localité située à une vingtaine de kilomètres à la sortie ouest de Douala, Dibombari compte quelque 30 000 âmes selon la mairie. Depuis le décès d’un de ses fils, Tom Yom’s, le 25 décembre dernier, la majorité de cette population est accablée. “ Nous vivons des moments difficiles. Notre Noël s’est transformée en journée noire, et dorénavant, nous ne vivrons plus cette fête que dans la tristesse ”, se lamente Jean Didier Ndedi, un “ cousin du village ”. Ses lamentations sont partagées par d’autres.
Dans les petites ruelles en terre battue de la localité, la disparition de André Eyoum Eyoum (Tom Yom’s de son nom d’artiste) continue d’alimenter les conversations. C’est que, l’ “ Américain de Dibombari ”, comme il se faisait appeler, est très apprécié dans son village natal. “ Nous savions qu’il était malade. Mais il nous a promis récemment de revenir bientôt. Malheureusement, il ne revient pas vivant ”, regrette Samuel Kome Dipoko, le cousin de Tom Yom’s. Cet homme de 43 ans occupe une partie de la propriété de Tom Yom’s à Dibombari. L’artiste lui avait fait la promesse de le “ sortir de la galère ” dès son retour. Mais, comme pour la plupart des membres de la famille du défunt, ces promesses ne seront jamais réalisées.
La déception est d’autant plus grande que Tom Yom’s avait la réputation de tenir à cœur les préoccupations des habitants de son village. Très régulier à Dibombari avant sa maladie, l’artiste camerounais aidait volontiers tous ceux qu’il connaissait. “ Certes, il ne nous donnait pas toujours de l’argent comme on peut le croire. Mais, il nous encourageait à nous battre et à progresser. Il nous prodiguait beaucoup de conseils pour parvenir à nos objectifs ”, témoigne Samuel Kome Dipoko. Selon Charles Kwin Toy, “ la perte d’une élite comme lui est dramatique pour le village ”. Ce pasteur retraité de 87 ans fait partie de cette famille. “ Au crépuscule de ma vie, c’est une forte douleur de voir un de nos dignes fils s’en aller ainsi ”, explique-t-il, les larmes dans les yeux. “ Nous ne pouvons pas être fiers d’enterrer une élite de la trempe de Tom Yom’s ”, justifie Jean Didier Ndedi.
Pour l’instant, au village, on exécute au fur et à mesure les instructions du comité chargé d’organiser les obsèques de l’artiste. De temps en temps, les habitants s’enquièrent des nouvelles auprès de la famille proche. C’est dans cette localité meurtrie que Tom Yom’s sera inhumé le 12 janvier.