Le dernier show de Hoïgen Ekwalla


L’artiste émérite a été inhumé samedi 15 novembre 2008 au cimetière de Deido-Douala.

On ne parlera de lui qu’en termes de réminiscences. Les obsèques de Hoïgen Ekwalla se sont déroulées dans les 14 et 15 novembre 2008 à Douala. Pour cet ultime tour de piste, les familles biologique et artistique, les amis, les mélomanes et autres curieux se sont mobilisés comme un seul homme pour conduire l’un des meilleurs plénipotentiaires du makossa à sa dernière demeure et lui rendre un dernier hommage digne de son immense talent. Sous une surprenante pluie et au rythme des sanglots, des lamentations et autres cris de détresse, le cimetière de Deido a accueilli la dépouille mortuaire d’un musicien exceptionnel, d’un artiste sérieux dans sa mise et d’un compositeur à l’inspiration intarissable.
Auparavant, l’on a eu droit à la prédication du Pasteur Edimo de l’Eglise évangélique du Cameroun (Eec) qui, dans son prêche, a indiqué à la lumière des Saintes Ecritures que «c’est Dieu qui donne, c’est encore Lui qui reprend quand il veut », comme pour montrer que l’être humain selon le poète est un nageur incertain dans les ondes du temps qui passe. Au titre des témoignages, Francois Nkotti avec qui Hoïgen Ekwalla a effectué son premier voyage pour la France en 1980, a relevé au nom de la famille des artistes, les qualités du défunt et magnifié sa valeur dans le monde des arts. Au cours de cette cérémonie funèbre à laquelle la ministre de la Culture était représentée par le délégué régional du Littoral, de grands noms de la musique camerounaise meurtris par la douleur étaient présents : Macky Claude, Dina Bell, Henry Njoh, Djenne Djento, Ze Bella et autres.
La veille (vendredi 14 novembre 2008) après la levée de corps suivie d’une marche funèbre de l’hôpital Laquintinie à Bonatéki (quartier du défunt) via boulevard de la République, Rond point Deido, une marrée humaine a investi en soirée le domicile du disparu non loin du cabaret Mélodies d’antan, pour y assister au concert de musique plein air que la famille artistique a organisée en guise d’ultime hommage rendu au crooner au charme envoûtant. Son œuvre artistique immortelle se résument à une dizaine d’albums, à plusieurs spectacles de au Cameroun et à l’étranger et à plusieurs distinctions engrangées à l’instar de Chat Botté, disque d’or au Cameroun en 1988, artiste de l’année avec son titre à succès Mon amie vérité en 1994.

Une mère sans voix
Un des invités du programme de divertissement C’la fête de la Cameroon radio and television (Crtv), Hoïgen Ekwalla avait démontré que ses chansons n’avaient pas pris de rides et malgré le fait qu’il soit diminué physiquement, il restait une bête de scène à même d’électriser le public et à créer le délire chez les téléspectateurs. Au cours de cette émission culturelle qu’anime Ambroise Wally, Mumi, Chat botté, femme, il faut supporter, c’est le mariage, Ndomé des titres à succès, ont été exécutés par un chanteur dont les premiers pas dans l’univers de la musique remontent autour des années 1980 et dont le look, le sourire et la grande classe ont fait battre plusieurs cœurs. C’est jeudi 23 octobre 2008 aux alentours de 9 heures que Hoïgen Ekwalla a rendu l’âme à l’hôpital Laquintinie de Douala des suites de maladie à l’âge de 49 ans. Il laisse trois enfants et une mère sans voix.
 

Par Alain NJIPOU (Stagiaire)


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