L’opération “ hôpital mort ” lancée par le syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun a débouché sur le service minimum en attendant les résolutions de la deuxième phase des négociations.
Visant à paralyser le fonctionnement des hôpitaux publics du Cameroun, hier, lundi 13 avril 2009, l’opération “hôpital mort” s’est muée en un débrayage partiel dans les dix régions du Cameroun. A l’hôpital Laquintinie de Douala, tout comme les autres hôpitaux du reste du pays à l’instar de l’hôpital central de Yaoundé, qui ont servi de baromètres, les infirmiers, médecins et principalement le personnel temporaire ont été fortement mobilisés pour mettre à exécution le mot d’ordre d’arrêt de travail du Syndicat national des personnels médico-sanitaire du Cameroun (Synpems). A l’hôpital Laquintinie de Douala (Hld), le branle-bas a été déclenché dès 5 heures par une dernière campagne de sensibilisation menée par les responsables syndicaux. On a alors constaté une forte mobilisation du personnel médico-sanitaire devant le portail principal dans la matinée.
Dans les pavillons, l’inquiétude s’est immédiatement emparée des malades internés quant à leur sort. Certaines familles nanties ont opté devant cette menace de transférer leurs malades dans les officines privées. “Nous sommes entrés hier avec une accidentée de la circulation dont l’état est très inquiétant. Avant que cette grève ne dégénère complètement parce que visiblement, ils (les personnels medico sanitaires, ndlr) semblent déterminés, on gagnerait peut-être à transférer notre malade dans une clinique privée”, spéculait Joseph T peu avant que le mouvement ne prenne des proportions inquiétantes. Vers 8h30, les rangs des patients en quête de consultations et visites s’allongeaient indéfiniment, causant parmi les malades une sourde panique. “Les infirmiers et médecins se promenaient plus dans les allées au lieu de servir les malades. Certainement pour se montrer solidaires de leurs collègues”, confie Mme Suzanne K. patiente.
Ambiance
Toutefois, vers 13 heures, le travail semblait avoir totalement repris. Au point que certains collègues raillaient les responsables syndicaux de base d’avoir lâché du lest. “Le mot d’ordre de grève n’est pas levé. Nous avons été convoqués par l’administration, avec laquelle, nous avons convenu de mettre en place un service minimum qui fonctionne à 60%. Seules les urgences, la maternité et le bloc opératoire fonctionnent normalement”, réplique un des responsables de base du Synpems de l’Hld. Avant d’ajouter : “Nous sommes en contact avec les responsables nationaux qui nous donnent la conduite à tenir. Ils vont rencontrer le ministre de la Santé publique dès cet après-midi [Ndlr : hier lundi 13 avril 2009] dans le cadre d’une deuxième phase de négociations qui est élargie aux directeurs des hôpitaux de référence des dix régions et des responsables syndicaux de base. Si au sortir de cette rencontre, on n’obtient rien, ne soyez pas surpris que demain [Ndlr : ce matin] nous passons à la paralysie générale des hôpitaux publics.”
La première rencontre entre le Minsanté et le Synpems a eu lieu le 10 avril dernier. Elle s’est soldée par un échec qui a décidé le bureau national du Synpems à mettre à exécution le mot d’ordre d’“hôpital mort”. Et pour cause, “ Aucune de nos revendications n’a été satisfaite ”, affirmait les responsables du Synpems samedi dernier. Le Syndicat qui s’estime ainsi snobé a donc décidé de passer à la vitesse supérieure. Neuf mois après la négociation avec le Minsanté, le chronogramme signé d’accord partie n’a pas été respecté. Le Synpems dans un communiqué signé de balla Balla son président national le 6 avril a reporté ses revendications sur huit points : - Expulsion des personnels temporaires (à la situation précaire dans les hôpitaux – révision du statut particulier (âge de départ à la retraite ; allocation des primes aux personnels techniques contractuels – catégories des personnels médico-sanitaires à la sortie des écoles) – Contractualisation des temporaires – Equité dans les postes de responsabilité – Non implication de tous les corps dans les travaux des organigrammes des hôpitaux – Répartition hasardeuse des quotes-parts et mauvaise gestion dans les hôpitaux publics – Libération effectives des postes par les retraités – Application de la tarification des actes par rapport au décret N°87-529 du 21 avril 1987.
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