Pour lever les fonds afin de soutenir son association Child Up, qui organise depuis une semaine à Yaoundé un programme dénommé «Eveil vacances» chargé d’encadrer les enfants et les jeunes déficients intellectuels, la comédienne Patricia Bakalack, qui vit en France a mobilisé un nombre important d’artistes au cabaret le Petit Tamtam.
Ce cabaret a repris son nom originel en début d’année en redevenant la Terre battue, avec un nouveau décor, notamment ce balcon à partir duquel l’on a une belle vue sur le podium. La solennité est illustrée ici par la mobilisation de l’armada cinématographique de Terre africaine, sous la conduite de Paul Kobhio, le frère cadet de Bassek ba Kobhio.
La compagnie Abiali percussions ouvre la soirée en exposant avec dextérité le patrimoine culturel local, sans pour autant être ébloui par les lumières dignes des grandes scènes de spectacles.
En trois tableaux rythmés, les jeunes batteurs de tamtam et de tambour sont ovationnés en dépit des sons assourdissants de leurs instruments.
Ils cèdent la place à une Frédérique Ottou qui, à leur opposé, vient baisser la température de la soirée déjà fraîche du fait de la forte pluie qui a continué à s’abattre sur la ville. Juste trois chansons comme les autres, et les quatre musiciens du Lawal Band apparaissent sur la scène avec des boubous en pagne du Cameroun.
Ils disent pratiquer du «Kouossi jazz», qui n’est autre que la musique traditionnelle des Grassfields. Le Lawal Band, comme dans un opéra, donne plus à voir qu’à entendre dans leur première chanson. Traduction sur la scène d’un soir au village. Just Woan qui vient de sortir son premier album se rend compte, pendant sa prestation, qu’il avait déjà beaucoup de fans, qui reprennent en choeur ses chansons en bassa sa langue maternelle ou en «Francamglais».
Vedettes de l’heure
Just Woan était justement seul sur le podium, armé d’une guitare sèche. Sa célébrité durera le temps de traverser la foule, après sa prestation, puisque Ottou Marcellin, en dépit de se chansons vieilles de plusieurs décennies, bénéficie du même exaltation du public.
Certes, l’organisatrice de la soirée n’a pas convié les artistes considérés comme vedettes de l’heure. Mais, qui avait dit que le Rap ne pouvait pas tenir le public en haleine ? Celui qui est considéré comme le maître du domaine depuis deux décennies, Krotal a pu relever ce défi.
Mélodies langoureuses sur lesquelles Krotal pose son discours, la chaleur à la Terre battue monte après une forte pluie. Le rappeur ressuscite alors un vieux succès de 2003, «Jamais» tiré de son album Vert - Rouge - jaune. Le public est déjà debout quand le chanteur Funky apparaît sur la scène. Par la suite, chaque instrumentiste en profite pour faire son spectacle.
Dubois Minka, par ailleurs guitariste du groupe Macase fait parler son «arme» comme aimait bien le faire Zanzibar des Têtes brûlées à al fin des années 80. Monsieur Ebodo, d’une seule main, fait également chanter son piano. La Jam, pour reprendre les adeptes du jazz, est bien réussie, le mastodonte Krotal reste le maître du jeu.
Le public semble essoufflé quand la jeune chanteuse Alima monte sur scène. Patricia Bakalack est sans voix et se contente de remercier tous ceux qui sont venus lever les fonds pour son association.
Justin Blaise Akono