Garoua, le sac de ciment se vend à 10 000 Fcfa !


A cause de la demande supérieure à l’offre, le dépôt de Garoua est confronté à la rupture de stock de ciment. Ce qui entraîne par conséquent la spéculation sur le marché.

Depuis les fêtes de fin d’année jusqu’à ce mois de janvier 2009, toute la région du Nord est en butte à la pénurie du ciment. Tous les jours, le centre de dépôt du ciment de Garoua est envahi par une marée humaine qui ne cesse de faire le pied de grue devant le bureau administratif. «Il n’est pas facile d’avoir du ciment. Je suis ici à ma troisième journée, mais je n’ai pu acheter le moindre sac de ciment», s’indigne Moussa. «On m’a demandé d’enregistrer mon nom sur une liste avant d’être servi. Je l’ai fait en vain», poursuit-il. Pour bon nombre de clients, quoique les agents chargés de la vente du ciment (le chef de dépôt, le magasinier …) aient été limogés parce que friands des pots-de-vin, rien n’a changé. «Le ciment est vendu aux usagers par affinités. Il est absurde que celui qui est venu après moi soit servi avant moi», fulmine un client. La crise du ciment remonte au mois de mai 2008. Plusieurs chantiers sont depuis lors à l’arrêt à cause du manque de ce matériau et de la spéculation [Ndlr, 8 000 à 10 000 Fcfa le sac du ciment sur le marché alors que le prix homologué d’un sac revient à 5 480 Fcfa au niveau du dépôt]», déplore Justin Boumgoro.

Casse tête
De fait, la procédure qui permet d’avoir du ciment est un véritable casse-tête selon les clients. «Nous sommes contraints de faire enregistrer les demandes d’achat auprès du chef de dépôt. L’enregistrement des demandes se fait à jour J-1 minimum. La publication du listing des ventes à réaliser n’est possible que selon la quantité du stock disponible. L’enlèvement du ciment au niveau du magasin exige au préalable un paiement au niveau de la caisse contre un reçu», avoue un client. Toutefois, le nombre de sacs par personne est limité. «La quantité maximale de sacs de ciment à acheter est de 20. La vente de quantité supérieure à 20 sacs est soumise à une autorisation de la direction commerciale de Cimencam», précise le communiqué signé par le responsable régional de la Cimencam, Boubakary. Cette méthode vise en principe à servir le maximum d’usagers. Mais pour l’instant, le Nord souffre de la pénurie de ce précieux matériau de construction en attendant l’implantation d’une nouvelle cimenterie à Figuil (88 km de Garoua) à l’horizon 2011 – 2012. Au niveau de la délégation régionale du Commerce, l’on peine encore à appliquer les prix homologués.
 

Par Dieudonné BAYANG (Cp)


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